Légende Naturilia (Annexe)

[Mr. Poe]

La Civilisation.

Sur Terre d’Exile, bien avant que le chao ne damne cette planète et bien avant que tous s’enfuirent sur Profania, la nature florissait. Fraya, grande déesse des forêts, insuffla la vie en un homme, Eldalas, et une femme, Arthia. Les premiers Naturilias. Dame Nature les installa dans un immense bois, de façon à ce que leur amour et leur vie soient éternels et ne soit jamais troublés. Ils purent ainsi chérir la forêt et les animaux qui l'habitaient durant des siècles, et ils se crurent seuls au monde. En effet, les connaissances qu'ils purent acquérir durant toutes ses années sur la forêt et les animaux les plaçaient dans une classe bien à part.

La vie était paisible et les cœurs des deux amoureux étaient aussi purs que la neige blanche d'hiver. Mais un jour, s'éloignant tous les deux plus loin dans la forêt qu'à l'habitude, ils en sortirent et le spectacle qui s'offrit à eux les laissa bouche bée. Au loin s'élevait une immense muraille de pierre. Arthia se précipita dans la forêt en tentant d'y amener par la même occasion son amoureux. Mais celui-ci s'était déjà avancé vers la muraille; comme un aimant, il allait vers la grande cité. Elle cria son nom à plusieurs reprises pour qu'il revienne se cacher dans les bois, mais celui-ci refusait de l'écouter. Il devait savoir ce qui se cachait en ces murs.

Arthia, attendit durant des jours à l'orée du bois. Guettant à tous moments le retour de son seul amour et ami. Près d'une saison s'écoula avant que les gigantesques portes de la muraille s'ouvrent à nouveau pour laisser sortir l'homme qui avait été pour elle, durant toutes ces longues années, le seul être sur la terre. Arthia eut un choc incroyable en voyant Eldalas non pas vêtu de peaux d'animaux comme il l'avait toujours fait, mais bien d'un matériel scintillant qui faisait un bruit d'enfer alors qu'il s'approchait d'elle. Eldalas expliqua donc à sa femme qui étaient les gens qui vivaient en ces murs, comment ils savaient faire des choses, forger et miner le fer, construire d'immenses châteaux et habitations.

Eldalas insista durement mais son amoureuse refusa de le suivre dans la cité. Elle avait peur de ce que son mari était devenu, il semblait avoir oublié, en une saison, tout le savoir qu'ils avaient acquis ensemble durant des siècles. Mais ils ne purent se résoudre à se quitter. Ils allèrent longuement marcher dans les bois. Muets à se tenir la main et à se rappeler les moments passés qu'ils ne reverraient plus. Avant de se quitter définitivement, ils unirent leurs corps dans l'acte charnel pour la dernière fois. De cette union naquit une petite fille.

Arthia décida de s'exiler loin, pour elle, et pour que l'enfant qu'elle allait mettre au monde ne soit pas conscient des murailles et du monde étrange qui avait emporté son père. Mais la peine de la perte de son amoureux consumait lentement l'immortelle Arthia. Lorsqu'elle mit au monde sa petite fille, elle perçut dans son regard la même flamme que dans celui de son mari. Elle laissa l'enfant à elle-même et se laissa mourir à petit feu. Dans l'attente de la mort, Arthia supplia Fraya de prendre soin de son enfant.

Fraya, en colère contre Eldalas et bouleversé par ce qu’il était devenu, alla dans la cité de brique et prit la forme d’un serpent. Elle le mordit, et cela permit à Eldalas de voir ce que la déesse avait à lui montrer ; la mort d’Arthia. Cette vision d’horreur fit qu’il se rendit compte de ses erreurs.

Il se leva en pleine nuit, bouleversé, et se dirigea dans ce qu'il savait être un gisement de fer... Et il s’y suicida. Ainsi, chacun de ses descendants se souviendraient de ce qu’avaient fait de lui les métaux et les cités de briques.
Depuis, le métal de cette mine désaffecté a une teinte rouge, teinte qui viendrait du sang d'Eldalas.

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*- Mes Remerciments à Shiwa.