El Juerguista reprenait vie

[Aldario Montego, Spanius]

Peu à peu, les réfugiés Spanius revenaient à leur ville natale. Certains arrivaient par bateau, d'autres prenaient la route du désert. Alors que des dizaines de gens nettoyaient la ville, les marchands s'affairaient à reprendre leurs anciens commerces. Plus au sud, on planta la vigne qui servirait à remettre l'économie en marche. Malgré les difficultés vécues, le peuple Spanius n'avait pas perdu la joie de vivre ou le goût de boire. La reconstruction avançait lentement, la plupart des ressources dédiées à la construction de tours de garde et d'autres défenses pouvant aider à tenir la ville en cas d'attaque. En effet, les habitants d'El Juerguista ne s'attendaient pas à ce qu'un ennemi brave le désert inhospitalier pour prendre leur ville... mais ils ne se feraient pas prendre ainsi deux fois. Des cannons, des tours de garde... Mais pas de murs. Non, ils ne voulaient pas se cacher derrière des murs qui brimeraient leur liberté. Jamais ne seraient-ils coincés derrière d'horribles murs comme ces Landolors.

Encore plus au sud, l'impressionnante flotte Spanius était ancrée et on parlait de construire un quai assez grand pour l'accueillir. Dans la ville, une poignée de prêtres Spanius étaient à convertir les gens petit à petit à un dieu peu connu, un dieu du soleil, un dieu sans nom. Les gens suivaient ces prêtres volontiers, offrant même de leur propre or pour construire une petite chapelle en l'honneur de leur foi nouvellement acquise. Parmi ces prêtres on pouvait compter le frère aîné du Parrain qui semblait avoir une influence remarquable sur les autres prêtres... Ces religieux ne portaient pas d'uniforme bien précis mis à part un petit collier fait de corde et de bois où était accroché le symbole de leur dieu, un petit soleil à neuf pointes.

Tout allait bien dans la ville... l'or du Parrain semblait être redistribuée chez les moins nantis en échange de travail simple comme la coupe de bois ou la pêche. Ceux ne pouvant travailler étaient pris en charge par les religieux d'El Juerguista. On se doutait bien, cependant, que la Familia n'avait pas en tête que la charité et le commerce amical avec les autres peuples. Seul le temps allait dévoiler ce qui se cachait derrière le paisible visage du Fêtard.